Depuis 50 ans, le LEC tient une place particulière dans notre cité de Grasse. C’est un exemple de partenariat avec la Ville. Ce dernier pour exister nécessite deux partenaires au moins. Dans le domaine des loisirs éducatifs, complément de la Vie de l’Enfant dans sa famille et du travail de l’école, le LEC est un élément durable. C’est ce que les autorités (CAF, Communes) préconisent actuellement sous la forme des dispositifs (péri-scolaire, extra-scolaire, etc..), le LEC les proposait déjà en 1967 (un peu dans le vent il est vrai comme de nombreuses organisations de-ci de-là)…..
C’est une longue et belle histoire qui débute lors de l’été 1967. C’est une rencontre d’une équipe d’animateurs avec des élus à l’écoute qui voient la possibilité de développer un secteur important pour les enfants et leurs familles.
L’évolution par ces rencontres aboutira à un système de co-gestion avec la Ville de Grasse grâce à la volonté d’élus actifs qui suivent de près cette équipe de jeunes. Les idées mûrissent, les échanges font évoluer… C’est ainsi que notre petit groupe sera baptisé Club Franca, Centre de perfectionnement pour animateurs. La gestation vers le paradigme LEC-Ville de Grasse durera jusqu’en 1975.
L’Histoire commence donc en 1967. Le directeur de ce qui s’appelait le Centre Aéré, Edmond Martin lance l’idée que la Ville peut s’appuyer sur les acteurs de terrain et réciproquement. Tout se prépare et doit se faire dans l’intérêt des enfants. Que les élus mettent en avant ce système fut et est toujours notre fierté. La Mairie et les animateurs y trouvent leur compte.
Rémi Krisanaz sera la cheville ouvrière de ce Projet qui va grandir de façon exponentielle. A la Mairie un homme a joué un rôle essentiel, le premier adjoint, Alfred Giraud ; les deux seront la base de cette évolution.
Le groupe s’est perfectionné, a grandi, se retrouvant dès que possible, pour ainsi dire tous les Week End, l’Idée d’Edmond Martin avait fait son chemin.
La pédagogie n’est pas faite de trucs qui s’apprennent, elle n’est pas non plus le résultat d’un don inné. La pédagogie c’est l’adaptation à la situation donc l’intelligence. La situation n’est jamais deux fois la même
En 1971 un nouveau Maire prend les destinées de la Ville en main, Hervé De Fontmichel.
Il est enthousiasmé par cette idée de cogestion, sans doute car cela règle en grande partie la question du « contre/pouvoir » à la mode à l’époque dans les associations de notre secteur. Nous sommes persuadés, comme lui, que des structures comme la nôtre ont à l’esprit avant tout ce qui est bien pour les enfants. Le fait qu’Alfred Giraud est toujours adjoint, renforce le projet ; mais ce n’est pas tout, un troisième Homme va jouer un rôle déterminant pour la suite, Jean Crabalona ; tous les trois furent des soutiens indéfectibles du LEC. Le Maire mettra même à notre disposition sa propriété de St Vallier. Dans son esprit il faut aller au bout de la logique ; le LEC doit obtenir la personnalité morale et gérer directement les centres des Aspres, de St Vallier et du Noyer, propriétés de la Ville de Grasse. Cela aurait dû se faire rapidement mais les problèmes municipaux ont retardé le projet de cette structure adaptée au nom de l’efficacité : gestion directe, proximité du terrain, en particulier intéressante pour les familles grâce au contact direct avec les directeurs et les animateurs, très efficace car les parents voient ce qui se passe, comprennent ce que font leurs enfants….ils sont partie prenante de la vie des structures, c’est précieux pour les équipes mais avant tout pour les enfants.
Le maire, juriste, tenait à ce que le LEC soit déclaré en association… Finalement en 1975 la personnalité morale est acquise ; l’agrément nationale Jeunesse et Sport fut établi en 1975 par le ministère. Tout cela ne s’est pas fait en un jour, le LEC n’est pas devenu une institution ex nihilo comme ça …
Tout a commencé à la rentrée 1967, un groupe s’était constitué depuis le mois d’Avril et avait commencé à écrire la première page … Ces jeunes s’appelaient Marie-Thérèse et Monique Rouquette, Bernard Achiardo, Geneviève Cornu, Christian Venin, Roger et Christian Devisme, Lise Barret, Renée Magagnosc, Dominique Maigret, Jean-Claude Defamie, Bernard Marques, Jean-Marie Grosso, Yoyo Dalion, Pierre Lanteri, Viviane Hugues, Antoine Turchi un grand vice- Président, Rémi Krisanaz …
C’est de ce groupe qu’émergea le club FFC, le groupe CEMEA qui devient peu après le Centre de Perfectionnement pour Moniteurs puis Animateurs …
Nous avions tous entre 16 et 20 ans, et formions un groupe déterminé mais tolérant ; on ne se souciait pas de créer une structure administrative, la Ville assurait ce rôle, n’oublions pas qu’à l’époque un groupe constitué était reconnu tel que ; le Maire de la Ville Honoré Lions et son adjoint Jean Schiff Proviseur du Lycée Amiral de Grasse nous soutenaient en tant que tel.
L’évolution s’est faite par paliers … En 1971, le nouveau Maire Hervé De Fontmichel et un nouvel adjoint Jean Crabalona, étaient très favorables à confier à des professionnels de l’animation l’organisation des CVL, gestion comprise. Il est vrai, nous avions quelques années de plus, certains avaient un métier d’autres étaient à la fin de leurs études ou lycéens, mais le groupe avait mûri ; des nouveaux s’étaient joints à nous (Alain Cloarec, Dany Roux, Corinne Wiik, Didier Darras qui aura un rôle très important dans la période 77-83, Gilou et Claudine Russeil, Bernard Massé, Jean-Pierre Torres, Gérard et Jean-Marc Délia, Rémy Ripoll, Germain Ferrari, Éric Attanasio, Solange Hugues, José Perez, Cyril Forma, Joëlle Fostinelli, Marc Mattone, Jockey Martinelli, Sarah Fauque-Nicolas, Lucien Cerboni, Amedé Naso, Jacques Frizet…).
Mais en 1971, c’était trop tôt sans doute Jean Crabalona l’avait compris et gardait l’idée à l’esprit…
L’idée d’appeler ce groupe Centre de Perfectionnement pour Animateurs, nous plaisait mais l’évolution est faite de hasards, un de nos directeurs avait fait une formation à Grenoble, il ramena l’idée de « Loisirs Educatifs » et le sigle qui sera inspiré par celui de la Maison des Jeunes des Allobroges.
A cette époque, il y avait d’autres associations qui œuvraient dans le même sens sur Grasse, le patronage de la Cité Saint Louis, la colonie du Brunet et le club CPJ de Grasse, plus tard Cité Saint Thérèse ; un peu à l’écart il y avait Jeunesse Camping …. Les cadres étaient formés par l’UFCV, inspiré de la philosophie d’Emmanuel Mounier les choses ont bien changé depuis puisque tous ces mouvements se positionnent dans un courant d’Education Populaire.
Nous avons eu beaucoup de relations amicales avec ces organismes : rencontres diverses, football, sorties, échanges pédagogiques …
Et dans leur groupe, il y avait Jean-Pierre Goletto, André Courrin, Alain Bosio, Raspatti, Robert Verlaque …
Notre originalité était « se former et former ».
Il n’y avait pas de formation diplômante à cette époque, seulement des formations associatives pour les centres aérés, qui étaient très générales nous avons opté pour une formation continue dans le cadre de ce que nous appelions centre de perfectionnement de moniteurs (CPM). Puis Centre de Perfectionnement Animateurs (CPA) au gré de la législation…
Apres la catastrophe de Juigné (19 morts), les ministères se sont concertés pour créer un diplôme de directeurs et de moniteurs de centre aéré en 1973.
Soutenus et encouragés par les élus déjà cités, avec un adjoint qui assurait un véritable suivi, la confiance grandit au point où nous envisagions ensemble un grand projet d’organisation péri-scolaire dans tous les quartier de Grasse à partir du LEC ainsi qu’une rénovation radicale de la colonie d’altitude du Noyer en Champsaur, de la colonie de Saint Vallier de Thiey, village que le maire Emile Félix baptisa « le paradis des enfants ». Il voulait associer sa colonie des « 4 saisons », ainsi que celle d’Antibes dans diverses activités puisque cela représentait Grasse, Cannes et Antibes.
Notre grand projet n’aboutira pas puisque la municipalité de Grasse changera en 1977, et les nouveaux élus n’avaient pas du tout la même conception que nous (du moins de la majorité d’entre nous) de la situation. Cette période sera difficile bien que les nouveaux élus reprirent partiellement notre plan d’organisation en unité autonome dans les quartiers. En 1983, nouvelle élection et notre projet revint d’actualité … Avec le « comeback » d’Hervé De Fontmichel, tout reprit vie. Hélas, Jean Crabalona malheureusement était décédé et Alfred Giraud n’était plus à Grasse. Promu adjoint au Maire, je deviens son bras « séculier » au niveau des enfants et de la jeunesse.
Le LEC avait une grande responsabilité, nanti de la confiance du Maire. Les projets repartirent, peut-être avec moins de moyens que ce qui était prévu avant 1977, mais on rattrapa le temps perdu, grâce à la détermination du Maire qui a beaucoup donné pour leurs réalisations. Quant au LEC omniprésent sur la cité et contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, il ne souhaita pas rayer ce qui avait été fait auparavant : ainsi on conserva les structures de quartier, on développa la collaboration avec la CAF et peu à peu se mit en place une coordination intelligente de tout ce système.
La formule LEC aurait pu ne pas exister mais c’est elle qui subsista. J’ai une conviction, je ne crois pas qu’on aurait pu réaliser tout cela pour l’enfance et l’adolescence sans le LEC, et une étroite collaboration avec la Ville. Le LEC était dans son rôle en tant que maître d’ouvrage, la Ville dans le sien comme maître d’œuvre, représentée par l’excellent Denis Gridel, architecte de la ville, en ce qui concerne les travaux.
Cela a largement contribué au développement d’une pédagogie durable qui a été imitée mais jamais dépassée. Lorsque nous avons mis en place le Centre de Formation d’Animateurs et de Gestionnaires, il y a eu un véritable élan : un travail d’équipe créant une véritable osmose avec les enseignants et les familles. Le LEC devenait un pilier de la formation. Des milliers d’enfants ont passé des moments heureux et ont des souvenirs d’amitié inoubliables et quand on revoit ceux qui étaient enfants accompagnant leurs enfants dans nos centres racontant leur histoire cela fait plaisir et on se dit qu’on est vraiment des passeurs d’avenir. C’est la même chose pour les centaines d’animateurs et de directeurs que nous avons formés
On retrouve cet esprit dans le projet des classes TICE élaborées en concertation avec l’Education Nationale. Le rapprochement pédagogique entre l’enseignant, responsable du projet TICE et l’équipe pédagogique fut et reste une idée et une réalisation de qualité. L’enseignant, responsable de son projet, préparé avec les animateurs informatiques, et les animateurs vie quotidienne, prenant ainsi en charge les élèves 24h sur 24 sont d’une intensité remarquable au niveau de l’acquisition des compétences mais également en ce qui concerne l’affect, les relations humaines et sociales.
L’inspecteur de l’Académie Philippe Jourdan a été déterminant dans le succès de cette entreprise secondé par ses adjoints les inspecteurs EN Mrs Renard et Rouby ; la participation des familles, les aides du Conseil Général et des communes complètent le dispositif … Les liens avec les enseignants sont très forts, beaucoup prennent plaisir à revenir au fil des années : Jacques Ceppodomo (15 fois), Stéphanie Angelica (14 fois), Caroline Gallo (12 fois), Patrick Baudoin (12 fois), Anita Jouanot (10 fois), Nadia Valente (8 fois), Monique Tessot, Karine Tantarelli, Béatrice Broggi, Olivia Paysan-Mayet, notre cher ami Richard Moreau qui a beaucoup travaillé avec nous et une cinquantaine d’autres enseignants… Quand les gens reviennent souvent c’est que le projet doit être bon et que ça marche car nous étions dans l’esprit du LEC : confiance, sérieux, rigueur, amitié, solidarité, respect …
L’action du LEC a été très utile dans le domaine de la professionnalisation des animateurs, ce qui n’était pas évident en 1967. Cela a ouvert des perspectives de carrières à beaucoup dans le domaine socio-éducatif et sportif organisé par les Directions Régionales Jeunesse et Sports.
Nous avons tout au long de ces années eut à l’esprit :
« Que la pédagogie n’est pas faite de trucs qui s’apprennent, elle n’est pas non plus le résultat d’un don inné.
La pédagogie c’est l’adaptation à la situation donc l’intelligence.
La situation n’est jamais deux fois la même. »
Nous sommes plus que jamais conscients que l’action ne s’arrête jamais.
L’ancien président du LEC, Norbert Sahakian, aimait à dire « que notre action était un travail continu avec de perpétuelles remises en cause ».
A l’issue de ce petit exposé, nous réalisons du chemin parcouru et les moments forts que nous avons vécus ensemble ne peuvent pas s’oublier
Pour certains ce fut une école de la vie, pour d’autres une inspiration pour se propulser ailleurs, pour d’autres encore ce sont simplement beaucoup de souvenirs et d’amitiés, pour le plus grand bénéfice des enfants de notre cité.
J’ai aussi envie de dire et je suis persuadé que nous le pensons tous très fort, le souvenir de nos amis disparus restent graver dans nos esprits et nos cœurs : Roger Devisme, Alain Cloarec, , Brigitte Contesso, Jockey Martinelli, Robert Bauza, Yfic Boschetti et Gérard Délia deux éducateurs haute-montagne hors pairs.
Mais l’évolution se poursuit pour ceux qui ont fait et qui continuent de faire un bout de chemin avec nous. Et tout particulièrement pour ceux qui œuvrent au présent, le président Norbert Sahakian, Aurélien et Alexia Krisanaz, Marc Facchinetti, Jordan Gineste, Nelly Zamponi, Jérôme Chabaud, Flavio Soares Tavares, Cindy Redinger, Laurine Di Russo, David Crunchant, Clémence Facchinetti, Jean-Maxime Sittler, Dylan Godart, Caroline Squarta, et bien d’autres… Les générations se succèdent c’est le changement dans la continuité.
En 2020, l’action continue de plus belle. Ceci en grande partie grâce au Maire actuel, Jérôme Viaud. La confiance en notre action, son dynamisme, son intérêt pour les enfants, l’écoute, l’attention et sa détermination le place dans la suite du Maire qu’était
Hervé de Fontmichel.
Tout cela contribue à perpétuer notre volonté de faire toujours ce qui est le mieux pour les enfants
Le soutien du Maire nous a permis de restaurer et améliorer les centres ACM càd centres de loisirs, colonie-centre de vacances d’altitude, locaux pour accueil de classes…
C’est le cas des ASPRES : restauration des jeux extérieurs, aménagement de l’entrée du réfectoire, de la cabane du terrain d’aventure au grand bois, protection de la pataugeoire par l’installation d’une bâche.
SAINT-VALLIER : création d’une salle de travail très utile pour les stages, les classes TIC…ateliers d’enfants, restauration de toitures, aménagement d’un local pour archives.
LEC de MAGAGNOSC : étude d’une restauration des bureaux.
CV (colonie) d’altitude au NOYER en CHAMPSAUR : deuxième grande rénovation avec l’aide de la Ville de Grasse, de la Région, de la CAF des AM et du Conseil Départemental des AM.
Il faut ajouter tout le travail habituel d’entretien des espaces verts et des locaux avec les services de la Ville, chaque fois qu’ils le peuvent.
L’aide de la Municipalité et en premier lieu du Maire Jérôme Viaud est irremplaçable : ce dernier participe à toutes les Assemblées Générales. Ses interventions sont des encouragements qui démontrent un intérêt certain pour nos projets et les enfants : « le LEC est un partenaire priviligié pour la Ville de Grasse, acteur central du contrat enfance jeunesse qui lie la Ville, la CAF, …vous êtes des partenaires essentiels pour la Municipalité heureuse de compter sur son territoire une structure de cette nature. Je m’engage à vous soutenir dans vos projets avec une priorité donnée à la réfection de vos locaux ». Inutile d’en dire plus pour que les équipes du LEC n’oublient pas cette confiance…
Liste des dircteurs et directrices du LEC ( avant et après création officielle) depuis 1967.Rémi Krisanaz, Didier Darras, Nadine Albert, Iphic Boschetti, Jean-Yves Gilquin, Alexia Krisanaz, Marc Facchinetti, Cyril Dauphoud, Marie Gaurrand, Aurélien Krisanaz.
Liste des directeurs et directrices de secteurs
Alain Cloarec ( Noyer-Aspres), Bernard Marquès ( St Vallier), Pierre Sebag ( Noyer et Aspres), Audrey Schneider (St Vallier),
Jöelle Galloni (Noyer), Mithé Krisanaz ( Noyer, Aspres, St Vallier), Jean Florès ( Aspres), Bernard Massé ( Noyer), Gérard Délia ( St Vallier),
Jean Marc Délia ( Noyer), David Valligny ( Aspres, St Vallier), Marc Mattone ( St Vallier), Adolphe White ( St Vallier), M.Claude Ansanay
(crèhe), Flavio Soares Tavares ( Aspres, St Vallier), Cindy Redinguer (Aspres et crèche), Laurine di Russo ( Noyer), Dominique Rouquette (Crèche), Caroline Squarta ( Magagnosc), Clémence Facchinetti ( Noyer ).
Liste secrétariat et compta : Jean-marie Grosso, yoyo Dalion, Corine Wiik, Marcelle Masson, Françoise Enjolras, Françoise Loblein, Fabienne Bianco, Sylvie Torrente, Marie-Pierre Coupez, Armelle Gousse Gardiod.